Toujours dans les amonts du Titus....

GOUFFRE TITUS

Dimanche 18 Novembre 2018

 

Après 2 semaines d'attente, nous voilà de retour à Flaine. Objectif : continuer notre explo de la fois dernière et faire la topo.

On a RDV à 8h15 à Balme. On met tout le matos dans ma voiture et direction Flaine.

Un premier arrêt chez le Guiche pour prendre du matériel. Chez lui on retrouve aussi Christian Charletty. Ils se préparent eux aussi à une sortie. Ils vont désober une perte au-dessus de la muraille de chine. Après un thé, des pâtes de coing et une discussion fort sympathique, on repart. 

Deuxième arrêt chez Christian Moret, un des pionniers de la spéléo locale. Il a fait la première au Titus en 1975 et descendu le P186 au treuil... On récupère chez lui le pass qui donne accès à la piste en 4x4. "Vous buvez un coup de gnôle ?" Arf, il est 9h30 du matin et on va s'enquiller une sortie bien sport, mieux vaut rester ascète !

A 10h15 nous attaquons la piste avec ma voiture. Ça secoue un peu mais on parvient quand même à atteindre le bout. On se change et à 11h, on rentre sous terre.

Les cordes sont gelées jusqu'à -40. Obligé de mettre le descendeur en zéro pour pouvoir filer ! on progresse à très bonne allure jusqu'au P140 "hole cat". Nous voici à pied d'œuvre. On fait la topo en descendant. Je fais les visées et Bruno prend les notes. Il a ramené une corde prototype de Petzl de diamètre 5mm et ultra statique. Un régal à transporter et à progresser. On descend un puits de 15m qui jonctionne avec le réseau déjà connu. On remonte, Bruno porte le kit, je déséquipe. On décide de nommer ce réseau "réseau des gilets jaunes". Ce nom fait bien entendu référence à l'actualité d'autant plus que mon compère est allé manifester hier et a terminé menotté au poste de police suite à des déboires avec la maréchaussée... Le nom des puits est sans équivoque : puits de la résistance, puits des insoumis, puits des menottes et bien sur la jonction "Macron démission" !

A la suite de ça, on décide d'aller voir une escalade à continuer dans "l'amont à Pierrot". Au bas de ce réseau amont, Pierrot a laissé un tas de matériel qui nous sera utile (marteau, dégaines, goujons...) il y a aussi 2 cordes. On se dit qu'il a dû laisser d'autres cordes plus haut et décidons donc de ne pas prendre ces dernières. 

Pierrot était remonté au moins 80m dans de très beaux puits. On progresse dans le calcaire Sénonien, aisément reconnaissable grâce aux petits "bancs" que font les strates. Nous repérons plusieurs départs dans les puits. Au terminus de ces escalades, nous arrivons sur une plateforme : d'un côté, un petit actif sort d'un orifice impénétrable, et de l'autre une escalade d'environ 15m semble donner sur un départ. 

Petit bémol, nous n'avons pas de corde (Pierrot n'en avait donc pas laissé) et nous avons aussi oublié le marteau : les branquignols ! Pour la corde, il reste une bonne vingtaine de mètres de rab sur la corde en place, ça sera suffisant. Pour le marteau, va pour un caillou... pas d'échelons ni de longes réglables, c'est vraiment l'escalade du pauvre ! Heureusement, Bruno va faire le spider man et sortir l'escalade. Je repère des os de marmottes sur la plateforme, le surface est donc toute proche ! 

Je rejoins Bruno en haut du puits nouvellement grimpé, et j'en profite pour enlever le matos de grimpe. Au sommet : méandre étroit. Je m'enfile dedans. Au bout de quelques mètres je stoppe sur un passage trop étroit. Ça serait facilement désobable avec une massette. Vu la proximité immédiate de la surface, ça vaut le coup de taper un peu, il faudra donc revenir ! 

On range le matos et regagnons la surface. Dans les derniers mètres du P80, les bloqueurs peinent à tenir sur les cordes gelées.  Dehors à 19h. j'avais mis 3 bières au frais sous la voiture. Nous les dégustons en se marrant et en échafaudant de futures explorations. 

Bruno lance un petit coup de tel au Guiche pour lui annoncer notre sortie. "Vous passez à la maison ?" Hélas pas le temps ! Comme un con, j'ai prévenu ma copine de notre sortie et elle m'attend. Conclusion : une sortie spéléo n'est finie qu'une fois chez soi et il ne faut jamais au grand jamais annoncer son retour de manière prématurée ! On s'arrête quand même chez Christian Moret pour lui déposer son pass et nous nous laissons tenter par un bon petit beaujolais nouveau. 

Je redépose Bruno à sa voiture vers 20h et je retourne dans mes contrées jurassiennes.

TPST : 8h

Bruno Sourzac et Pierre Valton.

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