Sortie du 28 Décembre 2013

3 Participants : Christian CHARLETTY, Patrick GUICHEBARON et bruno SOURZAC. 

Objectif : premiere au puits ginnungagap

Petit rappel des faits après 1 an de break  des explos sur  le golet du solfatare – break décidé en 2012/2013 du fait de la difficulté d’explorer dans le même temps (court étiage d’hiver) 2 gouffres majeurs dont l’un des 2 s’arrêtait à – 400 au sommet d’un énorme puits arrosé par la rivière qui coulait  d’un long fleuve pas si tranquille (cf cr du 28/01/2012 rivière des walkiries)

 Le golet du solfatare est découvert au printemps 2008, lors d’une prospection dans la zone, je repère un nuage de vapeur en pied de vire, qui m’a rappelé aussitôt les fumeroles Islandaises d’un précédant voyage. Une solfatare en effet est un type de fumerolle rejetant d'importantes quantités de soufre. Son nom provient de la Solfatare, un cratère volcanique d'Italie, dans la banlieue napolitaine, comportant ce type de fumerolles. ...

La seule différence (elle est  de taille) c’est qu’une fumerole c’est chaud… et que le courant d’air sortant de ce golet était glacial.

Ce gouffre est nettement plus froid, plus technique, plus venté (débit d’air  à l’anémomètre 4 fois plus important que la muraille de chine voisine), plus arrosé et  très engagé, bref il vit sa vie qui semble bien indépendante de son grand frère (pour l’instant)

En janvier 2012 après avoir vaincu un puits très arrosé (puits du kraken) et découvert une magnifique galerie (knus bera) nous nous étions donc arrêtés au sommet d’un obstacle paraissant majeur. L’arrêt topo  semble nous indiquer que nous sommes tout proches d’une faille essentielle  du secteur, qui coupe l’arbaron en passant par le col de Pierre carrée (en rouge le report surface de la topo de la muraille, en bleu le canyon, en jaune le solfatare).

L’objectif du jour est de faire découvrir la cavité à Bruno, de rééquiper le kraken et de voir de novo ce grand puits qui fait peur, baptisé ginnungagap, vaste  abîme si profond que son fond dont le fond inconcevable sépare les mondes Niflheim et Muspellheim, respectivement les royaumes du froid et du feu.

 

Donc montée au trou enneigé

Puis petite pause casse-croute d’usage dans la salle à manger habituelle, en bas du puits du troll pinembour à la cote – 280. Bruno nous offre une goutte de coca, Charlot préférerait sans doute autre chose pour son clacos…mais bon sérieux oblige, faut hydrater le tendon !

 

Visite dans la galerie de l’eider zippant, ou l’on trouve une patte de canard calcifiée (si, si)

Ça c’est un joli galet rond (rien à voir avec le canard).

Nous expliquons à Bruno que cette galerie se poursuit par un puits engagé et arrosé (le puits du Valhalla, P33)  et que le gouffre aurait pu s’arrêter la (siphon à – 347)

La suite est 60 m plus haut dans la galerie des quincaions, ou il suffisait de suivre le courant d’air aspirant (mais où va-t-il ?)

Nous traversons cette galerie fossile  pour aborder la suite du réseau et descendons le puits des druides qui nous amène post siphon à la cote – 352.

Suit le puits du kraken vaincu lors d’une pointe mémorable en janvier 2012.

Bruno s’engage et déroule les cordes pendant que nous déployons la bâche : ça passe. Il faudra impérativement repenser l’équipement du secteur particulièrement athlétique.

Nous parcourons la galerie Knus bera en faisant quelques photos et arrivons rapidement au départ de la pointe ou je laisse Bruno vous raconter la suite.

 

Pendant que les collègues équipent le départ  du grands puits, je parcours les plafons de la galerie Knus Bera (qui n’a été vue qu’une fois) à la recherche de départs cachés. Seule un petit méandre actif sera trouvé

 

 

 

 

 

Le PUITS GINNUNGAGAP (par BRUNO SOURZAC)

En ces périodes orgiaques, on s’est dit qu’un p’tit tour au Solfatare aiderait à notre transit. Les autres ont du trouver des moyens plus optimisés car nous nous retrouvons qu’à trois : Charlot, le Guiche & moi-même.

L’iso a fait du yoyo toute la semaine. Et c’est comme bien souvent, le grand point d’interrogation quand aux conditions. Certains se risquent avec des théories en évoquant que le peu de neige aura gardé un sol froid et, qu’associé au rayonnement de la neige, cela devrait temporiser les fantaisies du mercure.  D’autres disent que c’est en forgeant qu’on devient forgeron… euh non, que c’est en allant voir qu’on se rendra compte…

Les objectifs

·         Dans les dernières explos, ils se sont arrêtés en haut d’un P100 arrosé. Wouaou !!! Mais bon, sans avoir fait 5 ans d’étude en pose de bâches guidées pour se déjouer du flot impétueux, ça parait compromis !

·         Quelques passages demanderaient à être substantiellement aménagés (pose de marchepieds, etc…)

·         Une escalade reste à terminer.

 

Séduit par les deux derniers, nous plongeons après une suante montée dans de la belle fraîche.  Le début bien ventilé  nous rafraîchit juste ce qu’il faut. Les portes décrites impénétrables en rideaux de glace sont inexistantes ; une fois de plus à classer dans les mythes… Sont pourtant pas nordiques du pays des trolls mes acolytes ?! Suit une belle descente jusqu’à la pause casse croute : c’est qu’il faut garder l’entrainement !

Alors commence une visite guidée, on ré explore tout, ou presque, à grand renforts de commentaires.  Géologie, hydrologie, géomorphologie ; il est même question d’une faille qui couperait d’un bout à l’autre le massif ! A priori, on ne doit pas en être bien loin. On s’balade, on laisse trainer nos frontale… Et puis ce n’est pas notre faute si on y voit maintenant ; là au-dessus de nous, comme une évidence, ça parait partir. 3 pas d’oppo, j’évite les gouttes qui suintent du plafond, un peu de taille de marche dans l’argile durcie et un trou béant s’ouvre devant. On équipe à quatre mains une main courante et Charlot se charge de l’amarrage de tête. Tout devient plus posé, plus réfléchit… C’est que dessous, ça baille, et c’est rien de le dire ! Je ne connais pas très bien les rouages de la courtoisie Islandaise, mais mes hôtes me laissent la main.

Cool !!! Va falloir que je révise mes oreilles de mickey et pour le tisserand, on verra une autre fois… C’est parti, les 100m enkités au cul et avec l’incertitude  que ça touche à 40m. C’est beau, c’est grand mais le rocher a l’air assez moisi. Se succède un nombre infinie de petites virasses encombrées de quelques blocs mais surtout de lèvres d’albien noir (si j’ai bien retenu la leçon !) qui ressortent en positif. Comme le sentiment qu’elles pèteraient au premier appui ! Un peu l’impression de rappeler une cascade vierge pleine de stalactites… Mon bon sens m’impose un nettoyage en règle. J’essaye de penduler en balançant le kit sur une marche, je me débats avec moult brassages anti giratoires, c’est finalement en m’étirant au max le perfo en bout de bras que je parviens à donner ce petit rien juste nécessaire à instiller le mouvement du pendule. S’en suit une p’tite séance de purge, l’appréciation s’avère juste et c’est bien bien foireux… Tu parles d’un baptême du feu, le lien avec l’Islande s’impose de  lui-même, eux qui vivent sur un chaudron géant !

Premier frac, un beau V qui me demande du fil à retordre. C’est reparti et je cherche à me décaler. Il me faut jouer entre deux alimentations en eaux et ce rocher douteux. L’eau, le feu ; le nom est tout trouvé…

 Un autre frac sur une proue, ça file. Faudra peut-être prévoir un tube PVC pour un frottement. Encore un frac et, le kit me parait bien léger. Effectivement, c’’est pas pour aujourd’hui le plancher que je peine à distinguer. Quelle émotion, c’est A By Ssale. Difficile d’entrevoir la suite tellement c’est grand. Il me semble avoir sur la tête une tikka première génération. Contradiction ?

Les autres sont restés en tête de puits. Bon les gars, me dis-je en murmurant,  je remonte. Je me sens un peu cuit, surement le manque d’eau… Tient, encore cette association d’idée !

Je remonte la moitié de la corde et l’enkite. Une purge lors de la prochaine visite sera surement à envisager. Je retrouve Charlot, qui m’a avec bienveillance, attendu. Ça parait cailler. J’essaye, je ne sais pas si j’y parviens de lui dire ce que j’ai vu, ou plutôt ce que je n’ai pas vu …

 

Bon, vous avez compris que c’est du très très gros ce qui a été vu la (une comparaison avec les volumes de la pierre a même été évoquée…) reste plus qu’à y retourner pour faire la part des choses et rapprocher la subjectivité euphorique  d’une pointe dantesque avec la vérité vraie. Il semble cependant acquis que les volumes de la faille soient parmi les plus gros trouvés sur le système de Flaine- les Carroz .

Tellement gros que seul le départ du puits a pu être pris en photo.

 

Ainsi que la tronche euphorique de belligérants

 

Heureusement, y’a des compensations….

 

Arvi Pa

L’guiche

Mots-clés: Solfatare

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