Défloraison au puits des Puceaux

GOUFFRE DE LA MURAILLE DE CHINE

Vendredi 3 février 2017

Participants : Yoann & Dav. Guiche en solo

Objectif : Défloraison au puits des Puceaux

Météo incertaine, déjà une grosse sortie au fond de la muraille la semaine dernière, un peu de Flaine, pardon un peu de flemme… Et pourtant cette arrivée de méandre quelques mètres au dessus du puits des puceaux à -750 qui me hante déjà depuis plusieurs années maintenant. Ce départ ou cette arrivée, en espérant que ce soit les deux à la fois, pourrait être un bon candidat pour une petite évasion sur la droite vers un aval potentiel et fossile. Théorie quand tu nous tiens…

Rencard chez le Guiche, qui va se faire une petite balade solitaire jusqu’au bivouac. Nous, on ne sait pas encore bien si on va lui tenir compagnie - et tant pis pour sa séance de méditation intérieure - ou si on va lever ce fichu point d’interrogation au puits des Puceaux.

Il neigeote à l’entrée de la Muraille, pas d’eau dans les premiers puits, le Sumo est aussi sec que la semaine passée… C’est là que l’on quitte notre pote qui va retrouver la paix intérieure dans une pénitence solitaire monastique, astique qui veut….

Une heure plus tard, on est au pied de ce départ que je convoite depuis quelques années maintenant, il est à portée de main et cette fois on est là pour lever les doutes, perfo et trousse topo ronflent déjà, prêts à en découdre.

Petit tour plus en aval pour récupérer de la corde et des amarrages. D’ailleurs j’en profite pour vous signaler que le stock de matériel a été intégralement remonté à la salle à la table au départ du Tibétain jovial, plus confortable pour refaire les sacs. Petit tour également dans l’aval du Foron du bonheur pour constater qu’il y a encore toutes les cordes au sommet des puits et ressauts à priori jusqu’au sommet du puits de l’Indien…

C’est Yo qui s’attèle à l’artif; il n’y en a pas pour longtemps, une dizaine de mètres avec une moitié en libre gadouilleux. Sitôt la corde fixée, je démarre la topo et remonte dans sa direction en enlevant les points d’escalade. Humm, bien gras… le méandre est confortable, 3 mètres de haut pour un bon 50 centimètres de large. Ca tourne, les visées font 3mètres au maximum…

On vient buter sur une coulée de calcite : chiotte de la désob….

Quelques coups de marteau à spit et je tente le passage, ce sera plus facile à travailler depuis l’autre coté. Mais j’aurais peu être du enlever le baudrier…

C’est dans ce genre de situation, quand on sent bien que l’on vient de faire une grosse connerie, qu’il faut se dire que l’on n'est plus humain, mais que l’on est ver de terre… Je retire ce qui peu encore l’être, le torse, la ferraille qui pend encore du bon coté de l’étroiture, le casque et vide bien mes poumons et m’étire le plus possible. Ouf, ça passe… Encore un peu d’agrandissement et tout devient plus facile…

On avance en même temps que la topo et plus on avance - je précise que le méandre dans lequel on est est remontant - et plus un grondement se fait entendre…

Encore quelques visées et, plus de doute, c’est bien une grosse cascade qui se trouve un peu plus loin. La pente du méandre s’inverse, ça redescend. Yo me dit :

- Regarde, on voit de l’eau 4 ou 5 mètres plus bas…

Ca ne peut être le collecteur on n'a fait que remonter, autre chose ? ?

Je me penche à mon tour pour mieux voir cette eau et …

Et merde, il y a deux cordes qui barrent le vide au dessus du plan d’eau… On est revenu au dessus du puits Shinn toc… dans le Tibet libre, juste en aval de la confluence avec le Tibétain jovial, la rivière qui vient du Solfatare.

La boucle est bouclée, pas d’aval prometteur pour aujourd’hui, la topo est levée, on déséquipe l’accès dans la foulée : le point d’interrogation est levé !

Comme on a promis de ne pas sortir tard, et bien on se met en route ; La remontée parait toujours aussi longue, pourtant trois heures plus tard et 700 mètres plus haut en altitude, on est dans la salle d’entrée. Dehors, il neige…

TPST : 8h30

Dav

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